Motion de censure après le 49.3 sur la réforme des retraites : qu’ont voté vos députés ?

Les deux motions de censure, déposés par le groupe LIOT et le RN, ont toutes les deux été rejetées ce lundi 20 mars par les députés. Sans surprise, les élus de la région Centre ont suivi les consignes de groupe.

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Neuf voix. La motion de censure contre le gouvernement Borne est passée à un cheveu d’être adoptée. Le texte porté par le groupe centriste indépendant LIOT (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires) a été voté par 278 députés. Il fallait 287 voix pour qu’il passe.

Sur les vingt-quatre élus de la région Centre-Val de Loire, les cinq députés de gauche et d’extrême-droite ont logiquement voté la censure.

Quant à l’autre motion, déposée par le groupe de Marine Le Pen, seuls les députés RN ont voté le texte.

La droite pour ou contre Macron ?

"Le gouvernement sort carbonisé de cette séquence", analyse Nicolas Sansu, député PCF du Cher. "On a un pays ultra-majoritairement contre cette réforme. Je ne comprends pas l’entêtement de ce gouvernement".

Sans surprise, l'opposition a voté la motion LIOT, tout comme dix-neuf LR. "Ils ont préféré jouer une carte individuelle", souligne Stéphanie Rist, députée Renaissance du Loiret, rapporteure du projet de loi. Pour la députée loirétaine Caroline Janvier, également élue Renaissance, c’est un moment de clarification chez les LR, entre "ceux qui sont sur la position du groupe guidée par Olivier Marleix et ceux qui sont prêts à renier leurs convictions politiques antérieures. Sur la question des retraites, le projet de la droite a toujours été de reculer le départ de l’âge des retraites".

Une crise politique profonde

Comment envisager la suite du quinquennat quand les fractures sont aussi visibles au sein de l’hémicycle et dans la société ? Pour l’écologiste Charles Fournier, député de l’Indre-et-Loire, "on est dans une situation de crise politique avec une perte de légitimité du gouvernement. Le fonctionnement de la Ve République est inadapté au contexte d’aujourd’hui". 

Le contexte, c'est celui d'une Assemblée nationale morcelée en dix groupes. C'est celui d'un gouvernement qui ne peut s'appuyer que sur une majorité relative. "On n’a pas trouvé, que soit majorité ou opposition, la façon de gouverner l’Assemblée Nationale tel que les Français le voulaient au mois de juin", reconnaît Caroline Janvier.

"On ne peut pas humilier les gens comme ça"

Ce jeudi 23 mars, synonyme de 9e journée de manifestation, les syndicats espèrent un sursaut de mobilisation. Les députés de gauche appellent à poursuivre le combat dans la rue. Parallèlement, ils déposeront une demande de Référendum d’initiative populaire. Ils ont besoin d'"au moins un cinquième des parlementaires, soit 185 sur 925 (577 députés et 348 sénateurs) et au moins un dixième des électeurs, soit un peu plus de 4,8 millions de personnes".

La veille, Emmanuel Macron se sera exprimé aux journaux de 13h de France 2 et de TF1. "Il va dire : 'il faut passer à autre chose. On va faire en sorte que ça se passe bien. On va engager une grande concertation avec les partenaires sociaux sur tout le reste, le partage de la valeur dans les entreprises, etc.'", prédit Nicolas Sansu. "Mais ça ne marche pas, on ne peut pas humilier les gens comme ça". "Qu’il retire son projet. Ça apaiserait le pays, je crois que c’est nécessaire", demande Charles Fournier.

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